Leur application concrète, notamment dans les services de l'Etat, est beaucoup moins encourageante. Parfois même plutôt déconcertante, voire démobilisante.
L'enjeu est de taille car au-delà de l'amélioration de tel ou tel service - en charge des routes, des risques naturels ou de la gestion de la qualité de l'eau - c'est l'amélioration des milieux naturel, social et économique qui est visée.
Une démarche qualité digne du nom se doit d'identifier les processus clé d'une organisation puis d'y coller au moins un objectif chiffré auquel est adossé un indicateur de mesure. Et c'est là que le bât blesse. Le plus souvent l'objectif ne reflète qu'une mince part de la finalité recherchée. Si l'on prend l'exemple de la sécurité publique, l'objectif consensuel est bien que les atteintes à la personne baissent durablement. En revanche tout le monde ne voit pas un rapport évident avec le nombre de garde à vues par îlot de police. Car la traduction des principes de management aux politiques publiques demande un certain effort intellectuel qui ne se satisfait pas de recettes qui paraissent trop simples.
En matière de prévention des risques naturels, la protection contre les inondations peut fournir d'autres exemples d'indicateurs reflétant des points de vue assez différents. Les uns préféreront compter le nombre de kilomètres de digues renforcées par an. Les autres trouveront plus pertinent d'évaluer le coût annuel moyen des pertes matérielles et économiques résiduelles (on prévoit difficilement le nombre de victimes des crues), soutenant que le risque demeure, même après confortement des digues. En d'autres termes les uns se concentrent sur un indicateur du volume de réponses apportées par la collectivité alors que les autres s'appliquent à calculer la nouvelle pression sur le milieu (humain, économique et naturel).
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