mercredi 2 juin 2010

Consultant éthique et solidaire : et concrètement ?

Les pays en voie de développement font régulièrement appel à des consultants internationaux pour l'étude de leurs infrastructures structurantes et les études environnementales associées. Si pour le consultant international cela représente une opportunité unique d'ouverture à d'autres réalités sociales et culturelles, le savoir-faire local (des maîtres d'ouvrages et des experts) n'en sort pas toujours gagnant. Comment alors favoriser l'essor d'une expertise locale capable à terme de prendre le relais des experts venus de loin ? 
En 5 points, des pistes concrètes sont données pour favoriser un comportement éthique et solidaire des consultants internationaux œuvrant loin de leurs bases.

1/ Partager la prestation à réaliser avec les compétences locales
Se donner le temps et les moyens (financiers) d’identifier les experts nationaux ou locaux capables de réaliser une partie des prestations
2/ Assurer un transfert de savoir-faire
Réserver un temps de formation (continue ou spécifique) du client ou des consultants partenaires
3/ Rémunérer à un niveau « raisonnable » les consultants partenaires locaux
Refuser un rapport d’échelle de rémunération inférieur à 1/10 (consultant international à 1000 euros implique un consultant local à 100 euros minimum ?) en tenant compte du niveau de vie réel constaté (panier de la ménagère)
Ne pas se retrancher derrière les montants de salaires minimums (SMIC sous-évalués et loin de la réalité du coût de la vie)
Ceci est d’autant plus facile à réaliser dans des PED aux prix très inférieurs aux autres
Cela suppose de renoncer parfois à une plus-value sur les experts internationaux afin de rester compétitifs (promouvoir aussi dans l’offre ce choix qui peut impacter le coût total de l’offre)
4/ Promouvoir les expériences réussies avec les consultants partenaires
Dans une relation mutuellement bénéfique (conformément à l’esprit du management qualité)
Eviter les accords d’exclusivité à long terme (sur plusieurs prestations ou plusieurs années de suite) qui peuvent pénaliser le volume d’activité du consultant local
Voir les réseaux du type pS-Eau, PDM, Coordination Sud, …
5/ Refuser la plus petite corruption
La participation, active ou passive, à des actes de corruption est bien évidemment déjà punie par la loi !
Le consultant responsable s'interdit d’influencer le choix du client … autrement que par la remise d’une offre de service de qualité, conforme à la demande (CdC, TdR, CCTP, DCE, DAO, …).
L’attribution du marché contre rémunération (ou compensation matérielle) est dénoncée notamment par Transparency International qui a montré comment elle nuit au service rendu aux populations

Au-delà de ces règles de bonne coopération avec les partenaires locaux, le consultant responsable peut aussi s’assurer de la prise en compte systématique de l’intérêt des populations, de l’environnement naturel
Un cahier des charges ignorant l'intérêt des populations locales et de l'environnement doit au moins être critiqué dans l'offre technique, voire rejeté par le consultant solidaire.

1 commentaire:

merci pour votre commentaire constructif !

 
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