Rio vu du ciel ... ou de la mer ?

Aventurier géographe : dur métier en 2010 !
En 1950, Blaise Cendrars souligne dans " Le Brésil. Des hommes sont venus " l'énorme chance qu'ont eue les découvreurs du Brésil d'arriver par la mer, au pied des collines de Rio, plutôt que par les airs. Depuis l'avion, Blaise en est persuadé, nos fiers aventuriers européens auraient sûrement reculé, fait route arrière devant cette sombre et terrifiante forêt dense déroulant son épais tapis jusque  très loin à l'intérieur des terres.

En 1500, mieux valait donc ne pas en savoir trop pour garder intacte l'audace de s'aventurer au-delà des côtes, que l'on prenait d'ailleurs pour des rives d'un fleuve, un rio découvert en janvier. Depuis les caravelles portugaises, hollandaises - et même quelques françaises - les cathédrales végétales de la Baie de Guanabara fascinaient les navigateurs fatigués par des semaines de traversée atlantique. Fascinés tout juste assez pour ne pas être effrayés.
En 1950, grâce à l'aviation, cela aurait été vite vu. Demi-tour. Y'a rien à voir. Trop compliqué. Trop sombre. Tout juste bon pour quelques poignées d'irréductibles scientifiques en quête de sensations fortes loin des paillasses.
En 2010 les Caravelles et Latécoères restent au fond du placard.
Pour se faire une idée de la densité et la forêt brésilienne nous avons beaucoup plus simple : un célèbre navigateur ouèbe offre des vues satellites de la terre entière, avec en prime, en toujours gratuit, l'option de vue en 3D. Je peux donc découvrir la baie de Rio à la fois par les airs et par les mers, sans bouger de chez moi.
Les grands espaces sont accessibles instantanément à des millions de personnes, du moins sous forme de photos par satellite.
Que reste-t-il pour étonner notre regard ?
Le ciel et l'espace ? Notre géant de la navigation internet propose déjà une version spatiale. Le microscopique, le tout petit, caché sous les couverts végétaux, sous le sol ou tout simplement … sous nos toits. Voilà sans doute les espaces de découverte de l'environnement qui restent à explorer.