mercredi 30 mars 2011

Débattons du nucléaire !

(photo AFP sur www.afrikara.com)
Ce qui ne devait pas arriver est arrivé. L'accident extrêmement rare s'est produit le 11 mars au Japon, avec un séisme de magnitude proche de 9 qui a gravement endommagé plusieurs centrales nucléaires, dont celle de Fukushima qui focalise encore aujourd'hui toutes les craintes.

Du drame que vivent actuellement les Japonais, nous devrions tous en tirer une prise de conscience pour plusieurs générations. Spécialement en France, qui dépend à 75% du nucléaire (tout juste derrière la Lituanie, selon un récent numéro de Newsweek, et loin devant les autres pays à 50% et moins).

La question doit être posée sous forme de référendum : acceptons-nous de nous approvisionner en énergie par une production nucléaire, formidable quand tout se passe bien, mais qui devient catastrophique en ca de pépin ?

Car le risque pris est énorme, comme nous le montre tragiquement la situation au Japon. C’est un peu comme si on amorçait une bombe à retardement dont on ne connaît pas la durée de décompte : on sait que ça va exploser, mais on ne sait pas quand. A cela il faut ajouter les dimensions spatiales et temporelles si particulières de l’accident nucléaire : l’accident touche en profondeur à la fois le territoire (par propagation des panaches radioactifs sur des milliers de kilomètres) et les générations (avec des durées de demi-vie des particules radioactives allant de quelques décennies à plusieurs siècles).

Au-delà des conséquences d’un dysfonctionnement grave des centrales nucléaires, c’est toute la filière nucléaire qui doit également être questionnée. Il y a quelque chose de parfaitement déroutant dans cette filière, de l’extraction par la France de "son" uranium au Niger (notre photo) jusqu’à l’enfouissement des combustibles usagés.

La première question rejoint celle de l’extraction, par exemple, du coltan au Congo-Kinshasa qui entre dans la composition de nos téléphones portables, ou du pétrole dans des régions où la population ne bénéficie manifestement  des revenus de l’exportation. On n’est pas très loin de la fiction, certes caricaturale mais aussi très percutante, d’Avatar (James Cameron, 2009).

La seconde question, celle de l’enfouissement des combustibles usagés, renvoie aussi à la question de la modération énergétique. Si nos consommations ne cessent de croître, nous ne voyons pas comment les sites de stockage pourront suffire à terme.

Espérons que la scène politique n’éludera pas ces questions et gageons que l’année électorale qui vient de commencer permettra de les inscrire fermement à l’ordre du jour.

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